Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     CHAMP     
FEW II-1 campus
CHAMP, subst. masc.
[ ]
 

-

Champ est bon qui a des épis : Ainsi fait homme viel et riche [de donner ses biens en aumônes] Au moins s'il est de bon affaire. Mais viel a qui le poil heriche De povreté ne puet ce faire. S'il veult le riche contrefaire Et il ne puet, adez est pis : Champ est bon qui a des espis. (TAILLEV., Passe temps D., c.1440, 147).

 

-

Champs ont yeux et bois ont oreilles : Tant se trait, et se muche et boute [Frobert], Et Regnart oreille et escoute. Sur une mote va sëoir, Mais nel pot nullement vëoir. Riens ne voit, car il fu couvert, Mais bien congnut ce fu Frobert. Lors dit Regnart : "Or voy merveillez, Champs ont yeux, et bois ont oreilles." Et puis pensa en son corage Que Frobert est courtois et sage, Au sage parler sagement Et au fol nyche nychement. Regnart se sist dessus la mote (...). Si dist : "Frobert, point ne te voy ; Or te voeullez monstrer a moy..." (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 52).

 

Rem. Morawski 269 : Bois a oreilles et plains a eus ; Hassell 55, B123 ; DI STEF. 88b, bois.

 

-

Chardon croît bien en champ semé de graines convenables V. chardon

 

-

En champ d'autrui le blé semble meilleur V. blé

 

-

Il n'y a si beau champ que la terre ne gâte : Par luy Franchois rifflés et ramonnez, Tous estonnez furent et bien bastus, Quant franchs archiers furent desbastonnez, Desbringandés, craventés, tempestés (...) Et confondus auprés d'Esguinegatte : N'est sy beau champ que la terre ne gaste. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 396).

 

Rem. Hassell 63, C46.

 

-

[Formulation différente du prov. Es chambres on marchande et au marché on vend] Les choses ne tiennent pas aux champs comme elles sont ordonnees en chambre : Et ne m'est pas advis que le sens d'un homme sceust porter ne donner ordre à ung si grant nombre de gens ne que les choses tinssent aux champs comme elles sont ordonnées en chambre et que celuy qui s'estimeroit jusques là mesprendroit envers Dieu, s'il estoit homme qui eust raison naturelle, combien que ung chascun y doit faire ce qu'il peult et ce à quoy il est tenu et congnoistre que c'est ung des accomplissemens des oeuvres que Dieu a commancé aucunes fois par petites occasions et movettes, et en donnant la victoire aucunes fois à l'un, aucunes fois à l'autre. (COMM., I, 1489-1491, 26).

 

-

Mieux vaut la clef des champs ("Mieux vaut être libre d'aller et venir") que de demeurer dans un fort dégarni de vivres V. clef

 

-

Qui aux champs meurt n'a besoin de lit : Tu [la Mort] as occi et mys a fin, Sans cause, deshonnestement, Des plus vaillans le chef, afin D'oster son bruyt infamement. A ! Traistresse mensongiere, Soudaine, subite, ligiere ! Considere ton faulx delict ! Qu'aux champs meurt, n'a besoing de lit. (DU PRIER, Songe past. D.-M., c.1477-1508, 110).

 

Rem. DI STEF. 138c, champ.

 

-

Toujours reprend lièvre les champs V. lièvre

 

Rem. Cf. aussi Morawski 673 : En petit champ croist bon blé.
 

Lexique de proverbes Pierre Cromer

 Article 2/18 
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     CHAMP     
FEW II-1 campus
CHAMP, subst. masc.
[AND : champ ; DÉCT : champ ]

I. -

"Campagne" : Ces gens appelloit on "marchans," Plus en ot en villes qu'en champs (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 71).

II. -

"Lieu où se livre une bataille" : ...petit lui chaut de sa perte, Ne de sa gent preux et apperte, Qui la gisent mors entassez (...) Tant que li champ en yerent plain. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 239).

III. -

Champ de bataille. "Combat singulier" : Ycest bon roy, gardant à la ligne la loy de Dieu, comme le Decret deffende soubz peine d'escommeniement les champs de bataille, de quoy on use communement es cours des princes, en ordre d'armes, es cas non cogneus et non provez, comme ce soit une maniere de tempter Dieu, oncques ne vout en son temps consentir telles batailles. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 63).
 

Pizan Joël Blanchard / Michel Quereuil

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     CHAMP     
FEW II-1 campus
CHAMP, subst. masc.
[AND : champ ; DÉCT : champ ]

"Champ, terrain cultivé"

 

-

Au plur. : Nous avons anticipé l'eure Que les bestes de se pays Pour coustume font leur logis Aux champs, es vignhes ou es boys. (Pass. Auv., 1477, 141).
 

Passion d'Auvergne Jean-Loup Ringenbach

 Article 4/18 
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     CHAMP     
FEW II-1 campus
CHAMP, subst. masc.
[AND : champ ; DÉCT : champ ]

A. -

"Terrain (non habité)" : Car aussi en jugement contencieus, le juge corrumpu qui a jugié injustement un champ a la partie, il ne prent pas pour soy le champ, mais il prent argent. (ORESME, E.A., c.1370, 315).

 

-

Jeter un corps es champs : Si comme en aucune cité ou policie il est ordené que les corps de ceulz qui sont homicides de eulz meïsmes soient trahinéz et pendus ou jectés es champs senz sepulture. (ORESME, E.A.C., c.1370, 326).

 

-

P. méton. au plur. "Campagne" : Car il reputent plus dignes ceulz qui sunt de la cité que ceulz qui demeurent es champs ou es villages. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 270).

B. -

Loc.

 

-

Champ de bataille : Item, la volenté de un homme est aucune fois ou regart de choses qui ne sont pas a faire par luy meïsme, si comme aucun peut vouloir que en un champ de bataille celui ait victoire qui faint estre champion et peut vouloir que celui ait victoire qui est vray champion. (ORESME, E.A., c.1370, 185).

 

-

Estre en champ. "Être en lice" : Si comme nous avon dit tantost devant de ceulz qui sont en champ pour jouster ou pour lucter. (ORESME, E.A., c.1370, 470).
 

Oresme Charles Brucker

 Article 5/18 
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     CHAMP     
FEW II-1 campus
CHAMP, subst. masc.
[T-L : champ ; GD : champ ; GDC : champ ; AND : champ ; DÉCT : champ ; FEW II-1, 156a : campus]

A. -

"Campagne, champs"

 

-

Loc.

 

.

Se mettre sur le champ. "Se mettre en campagne, se préparer" : Or ça, de par Dieu, il est temps Que je me mette sur le champ Pour aler faire mon voyage. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 18).

 

.

Aller champ et voie. "Marcher, se déplacer" : Crapaut garçon, pour quoy mens tu ? Il va encore camp et voye. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 63). MEDUSA [nourrice de l'enfant d'Hérode]. Apprestez moy le charïot Pour apprendre a aler monseigneur : Il amende fort en grandeur Et si ne va ne champ ne voye. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 362).

 

-

Au plur. Aux champs/sur les champs. "À la campagne" : Cayphe sire, Comment pouvez vous ce oyr ? Joseph est digne de morir Aux champs sans avoir sepulture, Il met no loy en adventure, Comment ! et il est convertis ! (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 226). Nous avons esté sur les champs Par devant toute la couvee. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 678).

B. -

"Combat" : Je pers cy mon temps aprés luy Et, touteffois, l'ai ge assailly Par champs de diverse bataille, Et si ne sçay venir a taille De le faire a mal parvertir. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 510).

 

-

P. méton. "Espace où a lieu un combat, une bataille"

 

.

Appeler qqn en champ. "Provoquer quelqu'un en duel" : J'ay mieulx gardé de mon costé Que vous et de meilleur party. Et qui m'en donra charge aussi, Je l'appelle en champ, vela gaige. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 843).

C. -

THÉÂTRE "Scène de théâtre" (synon. jeu)

 

-

[Dans une indication scénique] : Cy l'emportent [les diables] hors du champ en uslant (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 133). Et Decius descend et se met au champ (Myst. st Laur. S.W., 1499, 224). Adonc s'en vont Valerien et Tarquin au bout du champ (Myst. st Laur. S.W., 1499, 244). Icy monte l'espetté sur les espaulles de l'aveugle et l'aveugle le porte parmy le champ (Myst. st Martin K., a.1500, 370).
 

Mystères Jean-Loup Ringenbach

 Article 6/18 
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     CHAMP     
FEW II-1 campus
CHAMP, subst. masc.
[AND : champ ; DÉCT : champ ]

A. -

"Espace découvert et plat, campagne"

 

-

[P. oppos. à la ville] : De mon pais sui ja si loing, Tant ay erré par champs et villes, Que j'en sui a plus de dix milles (Mir. Theod., 1357, 86). Afin que je plus ne le voie, Seigneurs, de lui me despechiez. Alez, la teste li trenchiez La hors aux champs. (Mir. st Lor., 1380, 166).

 

-

[P. oppos. aux bois] : ...s'il avient aucunement Que hors de ville nuit me prengne (...) Soit en plain champ ou en boys hault (Mir. mère pape, c.1355, 394).

 

-

[Lieu de pâture] : Jamais aussi ne mengeroye Riens, se je ne le pasturoye, Conme une beste aval les champs. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 135).

B. -

"Terrain sur lequel se livre une bataille"

 

-

P. méton. "Bataille" : PREMIER CHEVALIER. Aussi le lo je, car doubter Maishuy Sarrazins ne devons, Puis que le champ gangnié avons ; Alons men, sire. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 58).

C. -

"Enceinte où ont lieu les combats singuliers" : Anthenor par le conmandement de Nostre Dame s'en combati a l'oncle et le desconfit en champ. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 123). Nient moins en champ avons esté, Et l'ay occis par verité (Mir. Amis, c.1365, 45).

 

-

P. méton. "Combat judiciaire" : Je verray la force des corps, Car le champ a pié se fera. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 164). ...quant mon compaignon laissay Sur ma foy li convenançay Que se le champ finé avoie Que tantost a li m'en iroie (Mir. Amis, c.1365, 41). LA FILLE. (...) Le traistre en champ vueil conquerre : Faites m'en droit. OSTES. Sire, je vous pri cy endroit Que le champ faire me laissiez. (Mir. Oton, c.1370, 377).

 

-

Champ de bataille : Biaux amis, ne t'esteut doloir De faire ce champ de bataille, Car tu y es tenuz sanz faille. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 158). Chascun scet qu'Hardré n'est pas preuz : Prenez a li champ de bataille, S'il vous accuse ; et puis si aille Entre deux conme aler pourra. (Mir. Amis, c.1365, 26). Sire, sire, vezci mon gage ; J'en demande champ de bataille Encontre li, vaille que vaille (Mir. Amis, c.1365, 27).
 

Miracles Pierre Kunstmann

 Article 7/18 
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     CHAMP     
FEW II-1 campus
CHAMP, subst. masc.
[AND : champ ; DÉCT : champØ]

ALG. "Inconnue de puissance 2" : Les secondz ilz les ont nommez champs dont la karacte si est ... (NIC. CHUQUET, Triparty M., 1484, II, 737).

 

-

Champ de champ. "Inconnue de puissance 4" : Et les quartz ils les appellent champs de champ dont la karacte si est ... (NIC. CHUQUET, Triparty M., 1484, II, 737).
 

Lexique de la langue scientifique Danièle Jacquart / Claude Thomasset

 Article 8/18 
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     CHAMP     
FEW II-1 campus
CHAMP, subst. masc.
[T-L : champ ; AND : champ ; DÉCT : champ ; FEW II-1, 156, 160b : campus]

A. -

"Étendue de terre destinée à l'agriculture" : Furent de fait occasion De si dure corruption Qu'avint en l'air, en cellui temps, Que bestes mouroient ès champs Par l'inspirer tant seulement (LA HAYE, P. peste, 1426, 40).

 

-

[P. oppos. à l'espace habité et clos] : Hommes, femmes, jeunes et vieulx, Moult travaillans, en cellui temps, Soit en hostel ou soit es champs, Sont en dangier d'en encourir L'encombrement et de mourir, Pour l'abondance que leur fault traire De l'air infect et tout contraire. (LA HAYE, P. peste, 1426, 60). Divers maulx et très misérables Et devant Dieu moult détestables, Sourdans d'une très fière guerre Que la Nation d'Angleterre Menoit ou Royaulme en ce temps Tant par villes que par les champs (LA HAYE, P. peste, 1426, 168).

 

-

[P. oppos. à l'espace boisé] : Car les poissons en grant partie, Et les oyseaulx, sans mentir mie, Et les bestes de champs et boiz Si sentent bien aucunes foiz Les grans dangiers et les nuisances De très mauvaises pestillences (LA HAYE, P. peste, 1426, 57).

B. -

Champ (de bataille)

 

1.

"Terrain d'opérations guerrières" : ...et courut sus à Assur et le chassa du champ de Sennar, et lors Belus, roy de Babillone, entra en Sirye et en occuppa une partie (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 14 v°). ...pour sa challeur voulut incontinent encores courir sur eulx pour ce qu'ilz s'estoient ralliez, mais ung chevalier thebien, courant parmy le champ, l'abatit de sa lance et la lui passa par le corps. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 60 r°).

 

2.

"Duel judiciaire" : Venons a la tierce espece, c'est assavoir a celluy champ qui se fait pour se purger d'aucun crisme, lequel est plus proprement et conmunement appellé champ de bataille. Et tel champ est aussi reprové de Droit divin (Songe verg. S., t.1, 1378, 350). ...lez constitucions royaux de France si laissent un champ de bataille, mez, avant que tel champ soit ajugié, quatre choses sont requises neccessairement : primierement, que le fait, sur lequel le champ doit estre, soit avenu ; secondement, que il soit permanent ; tiercement, que il ne puist estre aultrement prouvé ; quartement, que ce soit crisme capital. (Songe verg. S., t.1, 1378, 354). "Beau Filz, il t'est demoustre que tu ne doyes pas souffrir devant ta royale mageste, ne devant autrui en ton royaume, aucun champ de bataille. Car ce faisant, Dieu est offendu, au quel appartient seulement les jugements des cas secrez seurvenans, qui par homme mortel ne se peuent prover. Beau Filz," dist la royne, "tes conseilliers de parlement dient que a juger les champs de bataille il y convient troys choses precedentes (...). Et lors selon l'usage, qui n'est par secundum Joannem, le champ se juge par les hommes mortelx, qui est une grant injure a mon Pere," dist la royne (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 278).

C. -

Celestiel champ. "Paradis" : Ainsy comme je me delictoye a regarder ce delicieux et celestiel champ et tres flourissant jardin de la divine Escripture, planté, anté et ordonné par la propre main du Saint Esperit, et que d'un lieu en l'autre par estude et meditacion plaisamment me transportoye, avint que je descendi en une partie de ce jardin, la plus gaye et florissant, qui se nomme Cantiques (GERS., Concept., 1401, 388).

 

Rem. À ajouter à FEW II-1, 156b, s.v. campus après champ flori "paradis".

D. -

HÉRALD. "Fond de l'écu, du blason" : Le champ de la baniere commune de la sainte Chevalerie sera blanc, et en milieu aura une crois vermelle, de III ducas de le ou environ, du lonc et du travers du champ. (MÉZIÈRES, Sustance H., 1396, 86). A quelle occasion les roys de France ont tousjours volentiers porté pour enseigne le cerf à dix rames et le liz semé sur champs, comme se peut encorre veoir à l'ostel de Saint Pol et des Tournelles (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 144 r°).

E. -

Au fig. "Domaine où se déploie une activité humaine" : Fist compiler, pour le voir dire, Examiner et puiz escrire Par notables Phisiciens, Expers en l'art et anciens, Une certaine et vraie doctrine, Cueillie ou champ de Médicine (LA HAYE, P. peste, 1426, 12).
 

Littérature didactique Hiltrud Gerner

 Article 9/18 
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     CHAMP     
FEW II-1 campus
CHAMP, subst. masc.
[AND : champ ; DÉCT : champ ]

A. -

[Espace ouvert]

 

1.

"Plaine, lieu de passage"

 

-

Estre sur les champs. "Être en voyage" : Car il scet bien l'intencion Pour quoy vous estes sur les champs. (LA VIGNE, S.M., 1496, 287).

 

2.

En partic. [Précédé d'un poss.] "Territoire" : LE MESSAGIER. (...) Hault empereur, je suis vers vous venu Par le vouloir du roy de Barbarie, Lequel vous mande qu'il est ja survenu En voz pays (...). L'EMPEREUR. (...) je suis entalenté D'anychiller sa malle volenté Et luy donner playnement a congoistre Que le deable l'a trop fort enchanté, De ce faire sur mes champs apparoistre. (LA VIGNE, S.M., 1496, 236).

B. -

[Espace rural, p. oppos. à la ville]

 

1.

Au plur. "Campagne" : Ceste matinee ung povre homme des champs monta sur ung puiz pour monter sur son cheval (LA VIGNE, V.N., p.1495, 259).

 

2.

Au sing. ou au plur. "Vaste espace délimité destiné à l'agriculture" : ...es jardins et aux champs (LA VIGNE, S.M., 1496, 331).

C. -

[Espace rural permettant le déploiement des armées pour le combat]

 

-

Au sing. "Champ de bataille" : Avec le roy dedens le champ coucherent, Tres mal repeux, en signe de victoire. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 280).

 

-

Au plur. Se mettre aux champs. "Partir en campagne" : Incontinent chascun se mist aux champs Pour batailler et non pas pour s'esbatre (LA VIGNE, V.N., p.1495, 280).

 

-

Aux champs ! "À l'attaque !" : Sus, sus aux champs ! (LA VIGNE, S.M., 1496, 226).
 

La Vigne Annie Bertin

 Article 10/18 
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     CHAMP     
FEW II-1 campus
CHAMP, subst. masc.
[AND : champ ; DÉCT : champ ]

I. -

"Terre d'exploitation rurale (?)" : ...ou temps que Servius Tullius regnoit a Romme, advint que, ou terroir de Sabine, fut nee une vache tresmerveilleuse de grandeur, ou champ de ung noble homme de Sabine (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 23).

 

-

Sur les champs. "Dans la campagne" : ...il lui dist qu'il l'avoit sur les champs avec damps Abbés trouvee (LA SALE, J.S. E., 1456, 389).

 

.

"Prêt à combattre (dans la campagne)" : Et quant le jour preffiz de la bataille fut venus, et que tous les seigneurs crestiens furent sur les champs... (LA SALE, J.S. E., 1456, 323).

II. -

"Espace délimité où se déroulent les joutes, les tournois" : Lors messire Enguerrant, a cause du ferir bas, ploya, et tous deux rompirent bien leurs lances, et par ainsin messire Enguerrant eust bien rompu IIIJ lances, et Saintré les siennes, dont les esclaz voulerent en plusieurs pars du champ. (LA SALE, J.S., 1456, 119).

 

-

Champ clos : Alors ledit appellant doit et puelt dire qu'il ne le pourroit prouver par tesmoings ne aultrement que par son corps contre le scien ou par son advoué en champs clos, comme gentil homme et proudomme doit faire (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 210).

III. -

"Fond d'une étoffe sur lequel se détachent les motifs" : ...et si en [un parement] ay un autre de damas noir, dont l'ouvraige est tout pourfillé de fil d'argent, et le champ tout emply de houppectes couchees de plumes d'octrisse verdes, violectes et grises a voz coleurs, bordé de houppectes blanches d'ostrisse, mouchectees de houppectes noires, ainsin que ermines, et sur cestui je entens faire mes harmes a cheval, retenu vostre bon plaisir. (LA SALE, J.S., 1456, 90).
 

La Sale Pierre Demarolle

 Article 11/18 
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     CHAMP     
FEW II-1 campus
CHAMP, subst. masc.
[AND : champ ; DÉCT : champ ]

A. -

"Champ" : Nuls ne faisoit les chans arer, Les blez soier, ne vignes faire, Qui en donnast triple salaire, Non, certes, pour un denier vint, Tant estoient mort ; et s'avint Que par les champs les bestes mues Gisoient toutes esperdues, Es blez et es vignes paissoient, Tout partout ou elles voloient, N'avoient signeur, ne pastour, N'homme qui leur alast entour... (MACH., J. R. Nav., 1349, 151). S'alay aus chans isnellement Chevauchier par esbatement, Pour moy jouer et soulacier (MACH., J. R. Nav., 1349, 154). Avoit fait viande en un pot D'orve et de lait au mieus qu'il pot, S'avoit dou pain en sa louvette Et de l'iaue en une cruchette, Pour porter ceaus qui labouroient Aus champs pour moissons qui estoient. (MACH., C. ami, 1357, 41). Si montai sur ma haguenee (...) Si m'en alai par mi le[s] champs Pour oÿr des oisiaus les chans Et pour avoir l'air (MACH., Voir, 1364, 130).

B. -

"Champ de bataille" : Qui le pot sievrre, il le sievy ; Et tuit li signeur de Turquie, N'i a celui qui se ralie, Eins se meïrent à la voie, Grant et petit. Que vous diroie ? Li champs au prince demoura, Qui en occist et acora Plus de X. milliers en la place (MACH., P. Alex., p.1369, 168). Si que là tant se combatirent Que les Sarrazins desconfirent, Et leur est li champs demourez (MACH., P. Alex., p.1369, 208).

 

-

"Champ clos" : Ce me dist messire Gautiers De Confflans, non pas seul, moy tiers, Qu'i en y avoit plus de XX ; Et s'estoit là où tout ç'avint, Et dist qu'il s'en combateroit En champ qui li debateroit. Mais ja ne m'en debateray, N'en champ ne m'en combateray, Pour ce qu'en France et en l'Empire Meschiet bien souvent, pour voir dire. (MACH., P. Alex., p.1369, 248).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso

 Article 12/18 
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     CHAMP     
FEW II-1 campus
CHAMP, subst. masc.
[AND : champ ; DÉCT : champ ]

"Espace non construit" : ...il s'aresterent tout en .I. biau camp et missent lors armeures a point et recenglerent lors chevaus (FROISS., Chron. D., p.1400, 375). Toute la compagnie monterent sus les camps, en aprochant le bos de Fontenelles. (FROISS., Chron. D., p.1400, 65).

Opposé à ville : Finablement il se rendirent, sauf leur corps et tout le leur as camps et à le ville, et rechurent Charle de Navare à seigneur, et puis assisent le castiel. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 81).

A château : Il ne les crurent pas, dont ce fu folie ; mès vinrent à Roem, et entrèrent par les camps ou chastiel, où il furent receu à grant joie. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 177).

A1 humain se met sus les champs/prend les champs. "Se met en route, en général, pour entamer une campagne militaire" : Là fut conseillié et ordonné (...) que tantost sans delay l'on se meist sus les champs (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 67). On sonna les trompettes ; touttes gens s'armerent et (...) se mistrent sus les champs (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 68). ...messire Loys d'Aubiere, messire Loys d'Açon et le sire de Saint-Aubisse (...) prindrent les champs, sans tenir voye ne chemin, car bien cognissoient le pays (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 197).

A1 humain tient les champs. "Les occupe, en interdit le passage" : ...encoires tenoit-il les champs ne nulz ne venoit à l'encontre de luy. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 66). Ilz tiengnent les champs et nous tenrons les bonnes villes qui sont bien garnies et pourveues. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 91).

A1 humain vient/est sus les champs : ...le conte Gascon de Foix (...) s'en vint sus les champs au dehors de la ville d'Orthais (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 126).

A1 humain a/tient A2 humain (des soldats) sus les champs : Se le conte d'Armignac avoit sus les champs, en son obeissance, tous ces compaignons, cappitaines et aultres qui sont usez d'armes, sa guerre en seroit plus belle (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 140). Et s'en vint sejourner Clemens en la citté de Fondes et là ouvri ses grasses (...) et tenoit sus les camps ens es villages grant fuisson de saudoiiers qui guerrioient et herioient Romme et les Romains. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 148).

A1 humain défend les champs à A2 humain (un adversaire) : "...Nous avons juré feaulté et hommage au roy de France. Or veons nous maintenant que personne de par lui ne vous deffent point les camps, et creons assés que vous chevaucerés encores oultre..." (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 78).

A1 humain appelle de champ A2 humain (un adversaire). "Le défie, le provoque" : "Et, se vous vollés dire, chevaliers, que il soit tels que vous dites ci ne que il ait de son fait empechiet vostre voiage, je vous en appelle de camp, et en velà mon gage." (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 131).

Le champ de + nom de lieu. "Le champ de bataille" : Et fist à savoir sus chiaus dou pays que il donnoit triewes trois jours pour cerchier le camp de Creci et ensevelir les mors. (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 191).

A1 délivre le champ. "Contraint l'ennemi à la fuite" : Apriès le desconfiture et le mort dou dessus dit chevalier et le camp tout delivret, retournèrent li François à Coustanses. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 78).

A1 est maître du champ : Li Englès, qui estoient mestre et signeur dou camp, entendirent à leurs prisonniers. (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 71).
 

Froissart Jacqueline Picoche

 Article 13/18 
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     CHAMP     
FEW II-1 campus
CHAMP, subst. masc.
[T-L : champ ; GD : champ ; GDC : champ ; AND : champ ; DÉCT : champ ; FEW II-1, 156a : campus ; TLF V, 486a : champ1]

A. -

"Étendue de terre destinée à l'agriculture" :  Et m'en commençai à fuir Par les champs sanz chemin tenir. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 10022).

 

-

Fleurs des champs. V. fleur

B. -

"Terrain sur lequel se livre une bataille" :  En rien ne se doit destourner Ne defuir bon champion Qui en champ par condicion Se met pour bataille faire Contre partie adversaire. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 3316).

C. -

HÉRALD. "Fond de l'écu, du blason" :  Et de son sanc [De Jésus] ainsi goutee Fu l'escherpe et esbouciee ; Mes à ce temps plus belle en fu Pour le sanc qui tout nouvel fu ; Quar couleur qui est vermeille Sus champ vert si est mont belle (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. St., c.1330-1331, 3612).
 

Pèlerinages de Guillaume de Digulleville Béatrice Stumpf

 Article 14/18 
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     CHAMP     
FEW II-1 campus
CHAMP, subst. masc.
[AND : champ ; DÉCT : champ ]

A. -

"La campagne (p. oppos. à la ville)" : ...passa madame par la ville, et se vint trouver aux champs (C.N.N., c.1456-1467, 313). Le bon mary d'usage demouroit tressouvent aux champs en une maison qu'il y avoit (...) et laissoit sa femme prendre du bon temps a la bonne ville (C.N.N., c.1456-1467, 507).

 

-

Berger des champs : Or escoutez (...) qu'il advint (...) d'un bergier des champs et d'une jeune pastorelle (C.N.N., c.1456-1467, 482).

 

-

Homme des champs. "Campagnard, paysan" : ...s'en retournans a l'ostel sans poisson, trouverent ung bon homme des champs qui avoit deux bonnes perdriz et ne demandoit que marchant. (C.N.N., c.1456-1467, 581).

B. -

Loc.

 

-

La clef des champs. "La possibilité de sortir" : ...il fut contraint de soy bouter en une vieille masure inhabitable, pour faire ouverture au clistere qui demandoit la clef des champs [Sens fig.] (C.N.N., c.1456-1467, 469).

 

-

Mener les femmes par les champs. "Leur proposer une promenade champêtre (pour les séduire)" : Beaulx seigneurs, dist le chevalier, si vous me cognoissiez bien, vous ne me tiendriez pour tel qui maine par les champs les femmes telles que vous nommez ceste. (C.N.N., c.1456-1467, 550).
 

Cent Nouvelles Nouvelles Roger Dubuis

 Article 15/18 
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     CHAMP     
FEW II-1 campus
CHAMP, subst. masc.
[T-L : champ ; GD : champ ; GDC : champ ; AND : champ ; DÉCT : champ ; FEW II-1, 156a : campus ; TLF V, 486a : champ1]

"Terrain mis en culture ou en pâturage" : ...comme il passoit par le chemin près d'un villaige assiz et joignant de la ville d'Amiens, trouva, au bout d'un champ où l'en soyoit blé, la bourse d'une femme (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 175).

 

-

Champ du Lendit. V. lendit
 

Registre criminel du Châtelet Bernadette Suty / Monique Haas

 Article 16/18 
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     CHAMP     
FEW II-1 campus
CHAMP, subst. masc.
[T-L : champ ; GD : champ ; GDC : champ ; AND : champ ; DÉCT : champ ; FEW II-1, 156, 160b : campus ; TLF V, 486a : champ1]

A. -

"Pièce de terre destinée à être cultivée" : ...tous les demourans audit Vrigne et Saint Baale, qui ne tiennent nulz champs, et sont par champs d'autrui, me doivent chascun an, pour chascun jour de terre, demi scetier d'avoinne. (Trés. Reth. S.L., t.2, 1408, 569).

B. -

"Campagne (p. oppos. à la ville)"

 

1.

Aller à champ et voie. "Aller droit devant soi en rase campagne (en quittant définitivement la ville)" : Et que s'aulcun leur bourgeois naure aultre en la dicte ville et banlieue [d']icelle, le bourgeois peut aller à camp et voye sans estre occuppé par justice jusques à ce que mort s'en ensuive (Hist. dr. munic. E., t.1, 1402, 205).

 

2.

Au plur. "Ensemble des terres cultivées, y compris les bois, prés, vignes" : Et a ledit suppliant vesqu depuis sur les champs aucunes foiz et fait des maulx comme gens d'armes ont acoustumé de faire, pour avoir des vivres et leurs neccessitez. (Doc. Poitou G., t.8, 1446, 276).

 

-

Tenir les champs. "Faire sa loi dans la campagne" : ...attendu ce que dit est et que ce qu'il fist, durant le temps qu'il tint les champs ès diz païs de Poictou et d'Anjou (Doc. Poitou G., t.8, 1441, 123). ...il a tenu et esté contraint tenir les champs, a vesqu sur iceulx et a couru en compaignie d'autres, et fait courir ses varletz et serviteurs de guerre, pillé, robé, destroussé et raençonné toutes manieres de gens qu'ilz ont trouvé sur les chemins et ailleurs, tant nobles, gens d'eglise, bourgois, marchans, gens de pratique et toutes autres manieres de gens, de quelques estat ou condicion qu'ilz feussent (Doc. Poitou G., t.8, 1445, 218).

 

-

ART MILIT. Estre aux champs contre qqn. "Se mettre en campagne contre qqn" : ...s'il estoit ainsi que pour executer lesdites contraintes, tant sur nosdiz subgés, comme sur les malfaiteurs ou recepteurs d'iceulx, convenist faire siege ou estre aux champs contre eulx et autres (Trés. Reth. S.L., t.2, 1391, 372).

 

-

Loc. figée. Sur champs. "Juridiction concernant la campagne (p. oppos. à la ville et sa banlieue)" : ...les sergens des bailliages de sur champs pourront recevoir plege et caution (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.4, 1496, 465).

 

-

Loc. fig. Mener (une fille, une femme) aux champs. "Enlever (une fille, une femme) pour la violer" : ...après eussent (...) en perséverant en leur oultrage, ycelle meschine menée aux champs (Ch. VI, D., t.2, 1382, 21).

C. -

"Lieu fermé de barrières où ont lieu les duels judiciaires" : Quant l'appellant veult entrer ou champ, il doit porter avec lui toutes ses armeures dont il se vouldra aidier dedens le champ, et avoir son bacinet mis tout lacié, la visiere abaissie, sa targe à son coul et son glaive en son [poing] et en tous estas et en toutes manieres soy avoir ainsi comme il vouldra et devra estre en combatant encontre son adversaire (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 306). ...fault faire trois cris ou champ : c'est assavoir que nul ne soit si hardi de venir à cheval, se ne sont ceulx qui convoient les parties, et que tantost qu'il les auront convoiéz, ilz facent ramener leurs chevaulx, sur peine de perdre corps et avoir, et que nul ne porte coutel ne autres armes, et que nul ne s'apuye aux lices, sur peine de perdre le poing. Item, que nul n'entre dedans le parc. (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 309).

 

-

Champ de bataille. "Duel qui se fait en champ clos" : Et ne doit on souffrir (...) que nulles personnes, quelles que elles soient, puissent, par lesdites années, appeller de gaige de bataille, ne fourmer champ de bataille contre lesdis marchans (Trés. Reth. S.L., t.2, 1378, 255).

D. -

ART MILIT. "Corps d'armée établi dans un campement" : ...les cappitaines et gens de notre ordonnance et de notre champ, Suysses et autres gens de guerre en grant nombre (Hist. dr. munic. E., t.1, 1482, 123). ...illec s'est trouvé monsieur de Saulces, l'un des cappitaines de vostre champ, acompagné d'aucun petit nombre des gens de sa charge. (Cartul. Laval B., t.3, 1486, 316).

E. -

"Fond d'un tissu sur lequel se détachent des décorations" : Estienne Castel, armeurier et broudeur monsgr le Dauphin, pour sa peine, broudeure et façon de faire et brouder 1 chaperon d'escarlatte paonnacé, prins ci dessus en semblable chappictre de draps de lainne, lequel fu tout fessé à orbevoies à courbètes de perles, et le champ ouvré de menus poins à fueillages (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 132). ...le champ brodé de 44 arbreciaux à grans touffes de fueillaiges de brodeure, dont les tiges sont de grosses perles, à un pymart de broderie d'or nue sur chascune tige, et le tour dudit chaperon brodé à une roe d'une orbevoie à 14 chapiteaux, tout de perles grosses et menues, ès quelx chapiteaux a hommes sauvages de brodeure montez sur diverses bestes (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 146). ...la quarte robe de drap d'or dont le champ est de noir (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 69). ...une mictre dont le camp est semé de perles (Comptes Lille L., t.2, a.1467, 23).

 

-

Subst. + prép. à/de/en/sur + champ(sans prédéterminant) + adj. de couleur : ...2 tapiz à champ d'asur, semez de fleurs de lis d'or, contenant 12 aunes quarrées, livrés en la dicte chambre pour faire bahus à couvrir les deux sommiers du corps du Roy. (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1352, 110). ...pour II pieces de baudequins de pluseurs soyes, lune en champ azuré et lautre contrefait de dapmas en bleu à lettres (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 181). ...pour la croissance de la fourreure d'un autre seurcot de drap d'or sur champ azur à fleurs de lis et à couronnes, qui a esté deffourré et reffourré, 40 ventres de menu vair (...) et pour le pourfil de dessoubz, lequel estoit dérompu, deux douzaines, quatre lettices (Comptes argent. rois Fr. D.-A., II, 1387, 167). Une autre gibecière de champ vert semé de K. E de perles, couronnez de violettes de karesme, de perles (Ch. VI, D., t.2, 1418, 338). ...achat et delivrance d'un drap d'imperial d'or en blanc champ dont l'en fist le mantel pour l'ymage de Nostre Dame en Tournay (Comptes Etat bourg. M.F., t.3, 1418-1420, 556). ...la vente, bail et delivrance d'un drap d'or imperial sur champ vermeil ouvré de grans fueilles d'or (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1420, 420). ...la chambre de tapicerie à champ vermeil faicte à sers voulans et aux armes du Roy, en laquelle y a cinq pièces, c'est assavoir : ciel, doxcier, ruele, la couverture du lit et une pièce de muraille (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 505).
 

Chartes et Coutumes Edmonde Papin

 Article 17/18 
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     CHAMP     
FEW II-1 campus
CHAMP, subst. masc.
[AND : champ ; DÉCT : champ ]

I. -

"La campagne en général" : Et pour en savoir quelque chose, je montay au plus hault de la Tour criminelle de ceans et viz lesdiz gens d'armes es champs d'entre le Role et Montmartre. (BAYE, II, 1411-1417, 168).

 

-

Tenir les champs. "Occuper la campagne (en parlant d'une armée)" : ...le duc de Bourgoigne estoit à grant effort de gens d'armes ordonnez comme en bataille entre la porte Saint Honoré et la porte Saint Deniz, tenent les champs devant Paris. (BAYE, II, 1411-1417, 168).

II. -

"Espace limité où se livre une bataille" : Bouciquaut (...) leur fit dire qu'il les combatroit en champ seur, vingt Chrestiens contre quarante des leurs Sarrasins. (CABARET D'ORV., Chron. Loys de Bourb. C., 1429, 242).

 

-

Tenir champ. "Livrer bataille" : ...les gens de l'evesque de Liege avoient ainsy bien fait la besongne et tenu ainsy camp contre les anemis (LE BEL, Chron. V.D., t.1, 1352-1356, 201).
 

Baye-Fauquembergue Denis Lalande

 Article 18/18 
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     CHAMP     
FEW II-1 campus
CHAMP, subst. masc.
[T-L : champ ; GD : champ ; GDC : champ ; AND : champ ; DÉCT : champ ; FEW II-1, 156 : campus]

A. -

"Champ, campagne" : Et lors Melusigne sault sur l'une des fenestres de la chambre qui regardoit aux champs et sur les jardins, au costé de devers Lusegnen, aussi legierement comme se elle volast et eust esles. (ARRAS, c.1392-1393, 259).

 

-

En pleins champs : Et quant il vint au large, si treuve une moult riche chambre ou il ot moult de richece, et y ot grans chandelabres d'or et grant foison luminaire ; et y faisoit aussi cler que se ce feust en plains champs. (ARRAS, c.1392-1393, 265).

 

-

Tenir les champs. "Rester en rase campagne" : Nous mercions le roy de l'onneur qu'il nous fait, mais quant de nous entrer en fort, n'en chastel, n'en ville, tant que nous puissions bonnement passer par ailleurs, ce n'est pas nostre intencion, mais pensons, au plaisir de Dieu, a tenir les champs et faire bonne guerre a noz ennemis. (ARRAS, c.1392-1393, 99).

 

-

En partic. "Champ où s'installe une armée" : Et lors vint le navire ferir ou havre, et trairent chevaulx et ce qu'il leur plot hors des nefs, et se logent aux champs au dehors de la ville, en tentes, en trefs, en paveillons (ARRAS, c.1392-1393, 92). Et fu ordonné que les nopces se feroient sur le champ ou maistre pavillon. (ARRAS, c.1392-1393, 190).

B. -

ART MILIT. "Champ de bataille" : Et lors fist on crier par la cité que de chascun hostel alast un homme sur le champ pour assembler les Sarrasins mors sur une montaigne et y portast on grant foison bois, et feust le roy Selodus mis tout au dessus, et feussent tous couvers de bois, et feust le feu boutez dedens, et feussent tous les payens ars et bruiz, et tous les crestiens enseveliz et mis en terre saincte. (ARRAS, c.1392-1393, 186).

C. -

TOURN. "Champ clos" : Et le roy et les haulx barons furent sur haulx eschaffaulx montez environ les lices. Et furent les gardes du champ establies bien et deuement, et les chayeres assises, et le soleil party a droit. (ARRAS, c.1392-1393, 61).

 

-

Desconfire qqn en champ : Comment Remondin desconfit en champ Olivier, le filz Jossellin. (ARRAS, c.1392-1393, 62).
 

Arras Jocelyne Bernardoff / Jean-Loup Ringenbach

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